Dostoïevski est un nom qui a de grands échos dans la littérature russe. Outre les nombreuses œuvres qu’on lui doit, la vie de l’auteur est également connue comme une vraie course à l’argent et la création. Entre les deux, se trouve le jeu qui l’a aussi bien ruiné matériellement qu’enrichi spirituellement. Dostoïevski a certainement tout perdu, ressenti l’impression de se trouver au bord du gouffre pour mieux ressentir la possibilité de créer. Il est possible de noter cette dialectique mêlant aussi bien le désespoir que l’espérance dans sa biographie et ses romans.

Je vous propose de vous intéresser ici à la vie et au travail de Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski.

L’auteur et sa vie

Né en 1821 à Saint-Pétersbourg, Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski est un écrivain russe considéré comme l’un des plus grands. Il fréquentera une école d’officiers, après avoir passé une enfance assez difficile auprès d’un père porté sur l’alcool et la violence. Cela lui permettra de trouver des affinités avec les mouvements progressistes russes. S’en suivra une arrestation en 1849, puis une déportation dans un bagne en Sibérie. Après sa sortie en 1854, il sera incorporé comme soldat dans un régiment sibérien à Semipalatinsk avant d’être promu officier l’année suivante.

Ce n’est qu’à ce moment que sa vie s’améliore un peu. A partir de là, il a la possibilité d’écrire et recevoir des lettres. Cela lui permet de renouer avec ses différentes activités littéraires. Dostoïevski n’aura le droit de s’établir à Saint-Pétersbourg qu’en 1860. Ce n’est qu’à ce moment qu’il exploite toute la liberté dont il jouit pour écrire.

Plusieurs romans d’exception à son actif

Les résultats sont immédiats. Ses publications apparaissent dans la revue le Temps, puis dans l’Époque. Les chefs d’œuvres commencent alors à voir le jour en 1864. Il s’agit notamment de Notes d’un souterrain, (1864) Crime et Châtiment, (1866) Le Joueur, (1866) Les Frères Karamazov, (1879-1880) et bien d’autres

Dostoïevski et les jeux d’argent

L’œuvre Le Joueur de Dostoïevski n’est pas anodine. L’auteur était aussi réputé pour être un amateur des jeux d’argent, ce qui n’a d’ailleurs pas été sans conséquence sur son mariage. Et même si ce roman n’est pas l’œuvre la plus représentative de l’auteur, il met à nu plusieurs traits de sa personnalité. Le romancier russe était un joueur compulsif. Cela correspond d’ailleurs étrangement à l’image qui découle de son personnage principal. Ce dernier a perdu d’assez grosses sommes d’argent dans le jeu et surtout à la roulette.

Le stress et l’angoisse comme ingrédients

Dostoïevski a d’ailleurs confié qu’il avait essayé pendant de nombreuses années, de se défaire de l’addiction au jeu. Il la considérait comme une maladie et n’hésitait pas à l’appeler de la sorte. Selon ses confidences, Le Joueur a été écrit au cours de ses moments de crise. Cette œuvre serait une analyse assez profonde et très fidèle de ce qui est aujourd’hui connu sous l’appellation d’addiction au jeu. Écrire ce roman ne fut d’ailleurs pas une mince affaire et sa conception a été ponctuée par des crises d’angoisse et de stress. Et pour cause ! Sur la base d’un contrat léonin signé avec Stellovski, un éditeur crapuleux, Dostoïevski risquait de ne pas être payé pendant 9 ans si le roman n’était pas rendu avant le 1er novembre 1866.

Au-delà de tout

Il faudra retenir que Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski est une icône de la littérature russe. Ces œuvres ont réussi à s’inscrire dans le temps malgré la vie très tumultueuse de l’auteur. Bien que l’auteur ait été un véritable fan des jeux d’argent, lesquels lui ont causé plus de tort que de bien, force est de reconnaître que l’addiction a constitué une grande part de son inspiration.